La théorie du genre

 

 

                                                                                                 LA THEORIE DU GENRE

                                                                                                        

     

            Les polémiques sur la théorie du genre, autrement dit sur les raisons et conditions inscrivant un être humain dans une identité masculine ou féminine, ont largement montré l'incompréhension et les confusions qu'elle suscite.

 

         C'est ainsi que, Ministre de l'Education, Vincent Peillon déclarait en mai 2013 sur France 2 : " Je suis contre la théorie du genre, je suis pour l'égalité filles / garçons. Si l'idée est qu'il n'y a pas de différences physiologiques, biologiques entre les uns et les autres, je trouve ça absurde." Cette déclaration accumule les incohérences et inconséquences.

            Première inconséquence de cette déclaration : il n'y a pas La théorie du genre mais des théories du genre. Par exemple une théorie théologique du genre, une théorie sociologique, une théorie psychanalytique, etc.

         Les théories naturaliste supposent que la sexuation biologique (hormonale, anatomique, etc.), qui est en effet un fait de nature, déterminerait automatiquement identité féminine et identité masculine, chacune fixée à son anatomie propre, close sur elle-même et immuable. Ces identités, ainsi anatomiquement déterminées et définies, généreraient des capacités, compétences et comportements spécifiques pour chaque genre. Cela va du plus grotesque : " On peut dire que la femme est une fragilité ; son organisme en général la prédispose à un nervosisme excessif ; elle est la malade perpétuelle, souffrant toujours, irritable, irritée sans raison plausible, redevable constamment des organes génésiques absorbant, troublant sa mentalité " (Comtesse de Tramar, Le Bréviaire de la femme, 1903) jusqu'à de pseudo-théories scientifiques : nature défectueuse, selon Aristote, de la femme, immanente à sa nature hypothermique : " car les femelles sont par nature plus faibles et plus froides et il faut considérer leur nature comme une défectuosité naturelle" (Aristote, Les parties des animaux, 775a, 14-16) ou, selon Paul Broca, éminent neuro-anatomiste du XIXe siècle, déficience intellectuelle féminine naturelle due à un volume crânien inférieur à celui de l'homme.

            Or si de sérieuses études en neuropsychologie montrent qu'entre hommes et femmes existent bien en effet quelques petite différences neurologiques corrélées à de faibles conséquences cognitives, qui sont loin d'ailleurs d'être en défaveur des femmes, ces mêmes études ont surtout démontré que ces minimes différences sont sans grandes ni véritables conséquences et qu'hommes et femmes partagent massivement, bien au contraire, d'égales et identiques capacités cognitives. Il n'y a pas un cerveau masculin et un cerveau féminin !

            

           Existent aussi les théories théologiques du genre, qui ne sont d'ailleurs pas incompatibles avec les théories naturalistes, le croyant pensant volontiers que la nature a été formée et structurée par un Dieu auquel elle obéit : " La femme représente la chair et les affections de la chair tandis que l'homme est le sens raisonnable et l'esprit intelligent." (Origène, Homélie II sur l'Exode. Origène : théologien des débuts du IIIe siècle élevé au rang de Père de l'Eglise). Puisqu'Origène le dit !

      

          Les théories socioloiques quant à elles, mais sont-elles des théories du genre ou des constats, prennent acte de l'investissement différentiel, selon le genre, des activités sociales. C'est ainsi qu'il semble avéré, par des études conduites dans des cours de récréation d'écoles maternelles, que dès le plus jeune âge, mis  en présence de poupées et dinettes ou en présence de jouets de guerre, sans que les adultes interviennent (mais quid de l'éducation familiale ?), les petites filles se dirigeront vers les premiers, les petit garçons vers les seconds. Toutefois, ces attitudes différentielles peuvent facilement être rapportées au complexe de castration tel que la psychanalyse l'envisage : dans une compétition pour la possession d'un phallus sans lequel ils sont renvoyés à une féminisation, les petits garçons entreraient plus faclement en lutte les uns contre les autres. Le phallus en effet ne se partage pas : celui qui s'en empare et l'assume, est en position virile, celui qui ne l'a pas étant renvoyé à un statut castré. Les petites filles, quant à elles, s'en désisteraient plus facilement, le retrouvant dans le poupon et les activités afférentes. Cette différence des rôles présiderait aux différences sociologiques de l'âge adulte.

 

           En ce qui concerne la théorie du genre en psychanalyse, je vous renvoie à la page que j'y consacre, que vous pourrez lire en cliquant sur le lien ci-dessous :

                                                                                                                        la théorie du genre en psychanalyse

                                                                                                                 

                                                                                                                                                                                Eric DROUET. mai 2014.

           

 

             

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